Pourquoi un spectacle sur ce thème pour des enfants si jeunes ?
Eh bien tout simplement parce que c’est aussi leur réalité, parce qu’ils voient débarquer dans leurs classes des petits humains hagards, plus ou moins éprouvés, plus ou moins francophones, plus ou moins au courant des codes stricts du système scolaire français… Et si ça ne leur est pas arrivé me direz-vous ? Eh bien ça va leur arriver, les migrations vont s’intensifier, ne serait-ce que pour des raisons climatiques. Et si dans leur parcours scolaire ils ne sont pas confrontés à l’accueil d’un étranger, ils seront forcément confrontés dans leur vie à l’altérité, à la rencontre avec celui qui n’est pas comme soi.
Et donc le spectacle, qui propose une lecture poétique de l’accueil d’un Autre, est pertinent quel que soit l’âge.
Bien sûr, pour ce public d’enfants, nous n’avons pas parlé des tensions géopolitiques internationales, ni des politiques d’accueil nationales, ni des crispations xénophobes. Nous ne souhaitons pas débattre ici sur les causes des migrations. Nous voulions raconter ce que peut représenter l’exil pour un enfant d’ailleurs et l’accueil pour un enfant d’ici, de façon poétique et en valorisant l’enrichissement que cela produit pour les deux parties. Si nous n’avons pas édulcoré les difficultés de ce parcours, elles y sont évoquées à hauteur d’enfant et dépassées pour pouvoir transmettre aux petits l’idée que chacun peut s’enrichir de la présence d’un
Autre, peu importe pourquoi il est là, et qu’ils seront les meilleurs acteurs d’un monde plus juste et plus accueillant.